Les prochains évènements, nouveau groupe de travail « Forêt et communs » et les dernières publications – newsletter #18

Nous avons toutes et tous conscience de la richesse des communs, de leur potentiel pour les mondes actuels et futurs ET de leur fragilité, dans un environnement hostile. Pour “tenir”, nous avons aussi appris qu’il faut accepter de perdre du temps individuellement pour en gagner collectivement. Car nous avons besoin de cerner ce que nous comprenons entre nous spontanément, là où c’est plus compliqué, voire où ça bloque. Pas si évident que cela entre des personnes qui n’ont pas les mêmes histoires, cultures, représentations mentales !
Deux exemples.
Sur le financement, thème de la première séance de notre séminaire mensuel “Communs/ESS”, la question centrale du financement de la communauté (des conditions qu’il faut réunir pour qu’elle se crée et s’ancre dans le temps) et/ou de ses attributs (les données, par exemple) est apparue.
Mais on n’a pas une conscience partagée du poids des outils de gestion et de financement « généralement quelconques » que l’on emploie. Ces questions, très « politiques », ne sont ni simples ni sexy ni, donc, acclimatées par les commoneurs. Dans nos échanges autour des tiers lieux, autour des communs de proximité, on voit malheureusement comment des commoneurs peuvent se retrouver, à leur insu même, les otages de nouvelles formes de marchandisation. Comment les aider à se renforcer ?

Sur le projet même de notre association, le débat de notre Assemblée générale du 26 avril a été nourri : à la fois sur notre « projet politique » – ce qui nous réunit pour consolider les communs, au-delà des mots par lequel nous définissons régulièrement ce projet – et sur la façon de décliner ce projet politique en actions et, réciproquement, la façon de concevoir nos actions pour nourrir le projet politique. Notamment faut-il aller au-delà de l’entretien d’une communauté de réflexion et de l’action dans des groupes de travail pour influer sur le cadre institutionnel qui conditionne l’action des commoneurs et leur capacité à la consolider ? Mais aussi comment mieux contribuer à l’action de terrain ?

L’AG a souhaité que les travaux du groupe de travail “politique” continuent, d’autant que les termes de « communs », « biens communs » sont de plus en plus repris dans les politiques publiques dans des conditions critiquables sur lesquelles nous avons tous du mal à peser.
Nous avions appelé à la création de La Coop des Communs comme « lieu de recherche-action entre ‘Communs’ et Économie Sociale et Solidaire » en écrivant « Partant d’horizons différents, nous avons la conviction que les forces sociales qui portent l’économie sociale et solidaire et celles qui soutiennent des biens communs convergent autour de convictions et d’objectifs partagés. Dans chacun de ces mouvements, se développe la conscience que le renouveau se fera avec de nouvelles forces sociales du vivre et produire ensemble et autrement pour :
– promouvoir des laboratoires citoyens et économiques dans les domaines tels que l’économie collaborative, la santé, l’éducation, la transition énergétique, le domaine foncier ;
– utiliser des logiques de biens communs pour une gouvernance plus démocratique de fourniture de services d’intérêt général et élargir les choix dans les partenariats publics/privés. »
Aujourd’hui, comme il y a 7 ans, c’est toujours la question de la puissance d’action autonome des « nouvelles forces sociales » qui nous anime, celles qui agissent pour la justice écologique et sociale. Elles ont certes besoin de financements, mais aussi, de visions communes, de références et de constructions collectives pour faire politique.
Aidons-nous les uns les autres en contribuant à nos débats et combats !

Nicole Alix, présidente de La Coop des Communs