Coopaname est issue du mouvement des coopératives d’activités et d’emploi, qui proposent une alternative à la création d’entreprise individuelle, en proposant un modèle d’entreprise original: chacun(e), qu’il soit graphiste, jardinière, formateur ou menuisier(ère) est invité(e) à développer sa propre activité de manière autonome au sein de la même coopérative. De la volonté originelle de sécurisation des parcours professionnels, dans un contexte de précarisation et d’individualisation du rapport au travail, naissent de nouvelles manières de travailler ensemble, et de nouvelles problématiques aujourd’hui au cœur du projet coopanamien: comment penser la démocratie dans une entreprise où chacun(e) développe sa propre activité? Qui possède quoi au sein de cette entreprise, au moment où la croissance de la coopérative, l’ampleur que prend le projet, impacte de plus en plus les activités, et où se développent de plus en plus d’activités collectives? Comment revoir notre rapport à la richesse, et à la rémunération, quand les coopérateurs peinent à se verser des salaires satisfaisants, alors même qu’au sein de la coopérative se crée quotidiennement une richesse qui n’est reconnue nulle part? Comment, enfin, réussir à tisser des liens solides avec l’ensemble des « travailleurs atypiques », des nouveaux indépendants, qui connaissent les mêmes problématiques et partagent pour beaucoup les aspirations des coopanamien(ne)s?
Noémie de Grenier, co-directrice générale de Coopaname depuis décembre 2015, a commencé sa vie professionnelle en Argentine, auprès de structures de développement local et d’entreprises récupérées. Embauchée en 2008 à Coopaname, elle devient la responsable de la coopérative en Seine-Saint-Denis, ainsi que la co-pilote de la commission recherche. Administratrice de la coopérative de 2010 à 2013, elle est en charge des programmes d’éducation à la citoyenneté économique destinés aux jeunes. Au sein de l’actuelle équipe de direction, elle est en charge des partenariats et de la recherche.